Le diagnostic d’Hallux Limitus Fonctionnel peut être posé à l’examen clinique par un test spécifique appelé « Flexor Hallucis Longus (FHL) stretch test ».
Le FHL stretch test se réalise en 3 phases :
- Phase 1 : patient couché sur le dos, cheville en position de flexion plantaire, on s’assure de la libre mobilité de l’articulation MTP1.
- Phase 2 : on place la cheville en flexion dorsale maximale par un appui ferme sous les premiers rayons métatarsiens. (ici paume de la main et appui avec le poids du corps)
- Phase 3 : on tente d’exercer une flexion dorsale sur l’articulation MTP du 1er rayon en poussant l’orteil en arrière.
Si l’on parvient à pousser l’orteil en arrière, le test est négatif. Si en revanche, comme sur l’image ci-dessus, on est dans l’impossibilité de pousser l’orteil en arrière, le test est positif. Un test positif démontre le blocage du coulissement tendineux du FHL dans le tunnel rétro-talien au niveau de l’arrière-pied.
En corollaire à ce test, nous avons montré que l’on pouvait récupérer le coulissement tendineux du FHL en mobilisant l’articulation sous-talienne par la manœuvre dite « du cordon de l’aspirateur » (par analogie au blocage du cordon sur un angle ou sous un pied de table qui doit d’abord être dégagé pour pouvoir coulisser à nouveau) (réf). La manœuvre consiste à décoapter l’articulation talo-calcanéenne en exerçant une traction dans l’axe de la jambe, traction qui s’accompagne de petits mouvements de cisaillement. On perçoit alors un déclic synonyme de déverrouillage articulaire et l’espace créé par la distraction articulaire offre à nouveau la possibilité au tendon de coulisser. Ce coulissement est perçu par le patient lors du stretch test sous forme d’une tension dans le mollet le long du muscle du FHL ou parfois en région rétro-malléolaire à la jonction musculo-tendineuse. Cette manœuvre associée aux exercices de stretching du FHL constitue la base du traitement orthopédique.
D’autres signes cliniques sont aussi très évocateurs d’un HLF :
- Un tendon du FHL douloureux à la palpation sous la plante du pied
- l’hyperkératose sur le versant interne de la pulpe du gros orteil
- une hyperextension compensatrice de l’inter-phalangienne
- l’absence de kératose sous la tête du premier métatarsien
- un kératose marquée sous la tête du 5ème métatarsien
- une griffe du 2ème orteil
- un blocage de l’articulation sous-talienne
- l’usure de la chaussure sur le versant externe du talon
- l’usure de la chaussette ou de la semelle intérieure sous la pulpe du gros orteil